Selon la croyance populaire, les hommes souffriraient moins de dépression que les femmes.
Toutefois, la réalité est bien autre. Les 2 sexes montrent leur détresse tout simplement différemment.
En caricaturant, on pourrait dire que les femmes dépressives pleurent beaucoup et se sentent tristes, alors que les hommes dépressifs sont irritables et s’isolent.
Toutefois, les recherches et les constats cliniques démontrent qu’une femme peut aussi faire une dépression de type « masculin » et un homme, une dépression de type « féminin »».
Les ouvrages de référence en santé mentale donnent toujours un portrait «féminisé» de la dépression majeure.
« On y voit avant tout une personne triste et fragile, qui se sent coupable, a une mauvaise estime d’elle-même et n’a envie de rien ».
Les professionnels qui lisent ces ouvrages, reconnaissent moins bien les symptômes des hommes et passent parfois à côté d’un diagnostic de dépression.
C’est pourquoi on a longtemps cru qu’il y avait deux fois plus de dépressions chez les femmes. En réalité, il y en a autant chez les deux sexes.
« Beaucoup d’hommes déprimés ne cadrent tout simplement pas dans les critères diagnostiques actuels », précisent les psychiatres qui se sont penchés sur la question.
Les symptômes chez les hommes
Un homme dépressif peut devenir très impatient et irritable, colérique et agressif. Il ne contrôle plus ses sautes d’humeur. «Il peut aussi avoir ce qu’on appelle des comportements d’évitement, qui signalent la détresse».‼
Exemple: Accumuler les heures supplémentaires, faire du sport intensivement ou au contraire se laisser aller, trop boire, aller souvent au casino, faire des investissements très risqués, avoir des comportements sexuels à risque ou utiliser sa voiture comme bolide de course.
Les hommes dépressifs s’isolent aussi parfois, refusant de participer à des rencontres familiales ou entre amis, ou encore en se retirant pour écouter de la musique ou surfer sur Internet.
De plus, ils éprouvent souvent de vagues malaises physiques, qui vont de la sensation d’être fatigué, tendu et d’avoir mal partout, à l’infarctus.
«Ça s’explique par le fait qu’ils refoulent leurs émotions. Très angoissés, ils sécrètent plus d’adrénaline et leur organisme subit un stress constant».
(In)vulnérables !
Par ailleurs, typiquement, les hommes évitent de parler de tristesse, de dépression ou de stress, car ils sont mal à l’aise devant leur vulnérabilité. Ils souhaitent paraître forts, physiquement et mentalement, et ne surtout pas se plaindre. Ils sont donc nombreux à ne pas chercher d’aide pour soigner leur dépression.
Pourtant, ils continuent souvent de faire leur travail comme d’’habitude, et c’est à l’extérieur du travail qu’on ne les reconnaît plus. Et quand on leur fait remarquer qu’ils ne sont plus les mêmes, boivent beaucoup, conduisent trop vite ou ne parlent plus, ils répondent : «ça va passer».
Selon eux, il ne peut s’agir d’une dépression, puisqu’ils en ont vu les symptômes chez des femmes ou en ont entendu parler et ne se reconnaissent pas dedans. (pleurer toute la journée, ne plus manger, ne plus s’habiller, et ne s’intéresser à rien.
«La dépression masculine est ainsi masquée aux yeux des autres, mais aussi aux yeux de ceux qui en souffrent», déplore les spécialistes.
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