Le discernement est la faculté de reconnaître distinctement en faisant un effort des sens (vue, ouïe, etc.) ou de l’esprit, ou de tous ces éléments conjugués. Le discernement peut en première approche se rapprocher de l’intuition. Cependant, l’intuition, qui est une prise de conscience immédiate et individuelle, peut conduire à des erreurs d’appréciation.
– C’est une fille bien, je la connais depuis des années, elle ne peut pas faire ça
– C’est un homme responsable, il ne peut pas mentir ou profiter de moi, nos familles se connaissent bien
– C’est un garçon posé qui aime l’école, il ne peut pas être dans une bande ou fréquenter des « délinquants « .
– Cette femme ne dérange pas, si tu la vois réagir ainsi, c’est forcément de la faute de quelqu’un
– Il vient d’une bonne famille, il ne peut pas être un gigolo
– Elle est indépendante et financièrement autonome, impossible qu’elle soit matérialiste et mal intentionnée
– C’est mon frère, c’est ma sœur, il/elle ne peut pas me trahir ou me faire du mal
– Un parent met toujours les intérêts de ses enfants en priorité
Etc.
Nos croyances et celles des autres.
Le problème est le suivant: les gens ne disent pas toujours ce qu’ils pensent et ne pensent pas toujours ce qu’ils disent.
Nos croyances restent nos croyances et ne reflètent pas la réalité des personnes que nous fréquentons. C’est humain. Ils ont leurs valeurs et nous avons les nôtres.
Réajuster ses croyances au fur et à mesure qu’on les confronte à la réalité est capital pour éviter de répéter les mêmes erreurs, ou même d’en faire de nouvelles.
La vérité peut être en face de nous pendant des années, toutefois, nous ne la voyons pas. Notre « raison » rejette en bloc ce que nos sens perçoivent. C’est trop horrible, c’est insensé ou alors, c’est hors de toute logique qui serait la nôtre.
Or, ce n’est pas parce que nous n’admettons pas certaines vérités dans notre système de croyances que ces vérités là n’existent pas.
Quand nous ouvrons enfin les yeux, bien des années plus tard, nous nous rendons compte que la vérité était bien là dès le départ, mais nous n’avons pas pu la voir… à cause de nos attachements, nos idéaux, nos interprétations. Ce n’était pas imaginable, et encore moins acceptable pour notre système de valeurs.
Les évidences pullulent pourtant tout autour de nous pour pouvoir effectuer un discernement. Toutefois, pour les voir, il est nécessaire de remettre nos perceptions en question en cas d’inadéquation. L’idée que nous nous faisons des autres se base non seulement sur ce qu’ils nous montrent, mais aussi sur ce que la vie nous a appris comme leçons.
Notre connaissance est limitée. Peu importe ce que nous voyons, lisons et entendons, il y a toujours une part de l’autre qui nous restera inaccessible spontanément.
Se servir du passé pour évaluer le présent.
Combien de fois pardonnons-nous un comportement qui était pourtant prévisible? Combien de fois nous étonnons-nous de voir une personne agir en cohérence avec ses précédents choix?
Pourquoi donc espérer que cette fois-ci , ce soit différent ou qu’un jour cela change? C’est plutôt à nous de changer et de renverser la vapeur. Modifier nos attentes.
La personne dont on se méfie le plus n’est pas forcément celle dont on devrait se méfier. La personne qui crie le plus fort, n’est pas forcément celle qui souffre le plus. Celle qui est la plus calme n’est pas toujours la moins perturbée.
Ce sont parfois des distractions qui nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est vraiment.
C’est tellement plus facile de se focaliser sur ce qui nous semble plus évident.
Et pourtant! Quand on fait facilement confiance et qu’on évolue selon des croyances que la réalité remet constamment en question, il est parfois intéressant de faire une pause. De renouveler ses filtres et de changer son comportement.
Tu n’as pas vu…Tu n’as pas voulu voir…Tu t’es refusé.e à accepter, car cela te paraissait inconcevable….jusqu’à ce que cela t’explose en plein visage.
LE DISCERNEMENT, une aptitude qui peut nous faciliter la vie.