Mon père voulait un garçon

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Combien de fois n’ai-je pas entendu cette phrase en thérapie?« Je n’ai jamais été acceptée, mon père voulait un garçon ».

Ces filles rejetées, mal-aimées et parfois ignorées toute leur enfance pour avoir eu le « malheur  » de naître femmes.

Certaines se sont renfermées sur soi et ont perdu confiance en elles, d’autres ont renié leur féminité pour endosser le rôle du garçon manqué. D’autres encore ont pu s’épanouir malgré tout, sous la houlette d’autres adultes ou d’un des parents qui n’avait cure de la différence de sexe.

Être rejetée par son père parce qu’on est une fille… que c’est douloureux…La petite fille grandit avec ce sentiment de ne pas être celle qu’on attendait: « elle grandira, se mariera et quittera la maison pour aller chez son mari », « il grandira, épousera une femme qui viendra vivre dans la famille « . Les filles ne restent pas, pensent-on souvent. Elles sont faites pour aller dans une autre famille, après le mariage. C’est le garçon qui perpétue la lignée.

Pratiques culturelles, croyances culturelles. C’est un peu à ça que ressemble le discours qui sous-tend cette croyance.

Une logique qui se tient sous certains cieux, mais qui n’est pas forcément juste pour les femmes de la maison. Les filles partent et les hommes restent, selon les coutumes. On pourrait donc comprendre le désir de certains parents d’avoir aussi des fils.

Le problème est toutefois le suivant

Toutes les filles ne partent pas , toutes les filles ne se marient pas. Et une fille, même mariée n’oublie pas forcément la maison paternelle.

Une fille peut décider de ne pas se marier et rester chez son père, comme un homme peut ne pas avoir de fils ou d’enfants tout court. Ses filles se chargeront donc de transmettre son nom. Pourquoi la femme du frère aurait-elle plus de droits que la fille du père dans la maison de ses propres parents ?

Ces enjeux sont réels dans des familles qui fonctionnent sur base de ces principes.

Dans certaines tribus par exemple, quand un homme épouse une femme, la maison paternelle devient aussi la sienne. Par contre, la fille du papa est souvent sommée par ses frères ou ses belles sœurs d’aller vivre ailleurs ou de se trouver un mari pour « libérer « la concession familiale.

Les conflits et les bagarres ne peuvent qu’éclater.

– Je suis chez mon père!

– Et moi chez mon mari!

Vous vous demandez pourquoi certaines s’accrochent au mariage?

Peut-être parce que dans leur écosystème, ça leur donne des droits et des privilèges que les femmes non mariées n’ont pas chez leurs propres parents.Tu veux des fils pour perpétuer ta lignée, mais ces fils pourraient épouser des femmes qui viendront détruire ta descendance.

Le plus important

Fille ou garçon, ce qui compte c’est l’attachement à ses traditions et le sens profond des responsabilités. On a vu des hommes alcooliques, paresseux et délinquants.

Des fils qui ne sont ni productifs ni constructifs.

Des Chefs de famille sans vision et sans aucun leadership.

Des pères irresponsables et des fils meurtriers.

Des hommes sans aucun esprit de famille.

Mon père voulait un fils Madame, mais il m’a eu moi, et toute ma vie je l’ai passée à essayer d’être ce que je ne pouvais être: le fils tant désiré.

Elle a la cinquantaine, et les larmes plein les yeux. Toujours et encore la même quête: que son père la regarde enfin, avec les mêmes yeux qu’il regarde ses fils.

Accordez une valeur identique à vos enfants, peu importe leur sexe.

La fille est appelée à partir dans une autre famille? Pas forcément. Elle est aussi chez elle chez son père. Elle peut donc décider d’y rester ou d’aller se construire son propre logement.

Ce sera probablement un dur combat contre les avantages que cette tradition procure aux fils et à leurs épouses. Mais cela reste une réflexion importante à mener.

A l’origine, était-ce vraiment cela l’objectif? les filles n’avaient-elles aucun droit dans la maison de leur père?

Tellement de questions à se poser.

De nos jours, tellement de traditions sont récupérées et transformées pour des desseins individuels.

Toujours à lutter contre une forme d’oppression, pas facile la vie de certaines femmes.

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